Animé : A Place further than the Universe


Mon avis : coup de 💞

Genre : voyage, tranche de vie, récit initiatique 
Public : tout public
Statut de la série : terminée en 13 épisodes


Résumé

Shirase Kobuchizawa, lycéenne de deuxième année, est la fille de la célèbre Takako Kobuchizawa, une exploratrice ayant disparue lors de sa dernière expédition en Antarctique.
Persuadée que sa mère est vivante et qu'elle l'attend sur place, Shirase met tout en oeuvre pour intégrer une expédition constituée de civils, embarquant trois autres jeunes filles dans l'aventure.


A place further than the universe est un animé dont le synopsis n’avait pas accroché mon regard, je crois que je n’en avais même pas entendu parler avant que commence la diffusion. Mais ma Twitter list en vantait les mérites, ce qui m’a poussée à lui donner sa chance alors que quelques épisodes étaient déjà sortis.

Je suis immédiatement tombée amoureuse.

Non seulement les héroïnes sont extrêmement attachantes, le graphisme et la musique superbes, mais les thèmes abordés m’ont énormément touchée. C’est tour à tour drôle et frais, bouleversant, une tranche de vie humaine bourrée de toutes nos plus pures émotions. À travers cet article, j’espère vous donner envie de le regarder si ce n’est déjà fait.

L’invitation au voyage


« Il faut quelques minutes pour atteindre l’espace, mais des jours pour atteindre la station Showa. C’est plus loin que l’univers. »
Mamori Mohri, astronaute japonais

L’Antarctique. Le choix de la destination est à la fois sans importance et central.

Sans importance, car c’est avant tout le voyage en lui-même qui compte. D’ailleurs Kimari souhaite simplement « vivre sa jeunesse », elle n’a pas de projet précis, mais veut oser faire quelque chose de déraisonnable. Du Japon, à Singapour, en passant par l’Australie, avant l’Antarctique, le chemin est plus important que l’arrivée.

Central, parce que c’est justement un projet un peu fou, surtout pour des lycéennes. Ce n’est pas un voyage qui s’improvise, un lieu qu’on atteint après quelques heures de train ou même de vol : c’est « plus loin que l’univers », comme l’a si bien expliqué cet astronaute qui a inspiré le titre de l’animé. D’ailleurs tout comme pour l’espace, seul un public restreint peut s’y rendre, ce qui met l’exceptionnel voyageur face à lui-même dans l’étendue glacée.

Ainsi, la première partie de la série est consacrée aux engagements que ce choix implique pour les quatre jeunes filles. Les difficultés matérielles, physiques et émotionnelles s’accumulent sur leur chemin, et il leur faut une force de caractère et une détermination hors pair pour les abattre peu à peu.

Or Shirase possèdent ces deux qualités pour quatre (peut-être même douze, elle est TRÈS têtue et déterminée !), d’autant que la motivation de son voyage est d’une importance extrême à ses yeux.


Un chemin pour grandir


A place further than the universe est avant tout une ode au voyage. Pas seulement aux superbes paysages que cela permet de découvrir - même si le graphisme s’assure de nous en mettre plein la vue -, mais surtout à tout ce que cela apporte d’enrichissement personnel. Et chacune des quatre jeunes filles entreprend cette expédition pour des raisons différentes : processus de deuil, découverte du monde, découverte de soi, création de liens humains. Dans tous les cas, la narration est clairement celle du voyage du héros et du récit initiatique.

Je me suis sentie particulièrement proche de Kimari dans cette aventure. Elle rêve de quitter sa zone de confort, de découvrir ce qui se cache hors de son quotidien. Seulement la peur la paralyse, et il faudra l’inébranlable entêtement de Shirase pour la pousser à ouvrir ses ailes. 

Lorsqu’elle se lance vraiment cependant, dans une course poursuite à travers un Tokyo nocturne, la scène est grisante et émouvante aux larmes. Celle-ci est ma préférée de tout l’animé, j’ai ressenti une joie incomparable, une libération viscérale, c’est comme si le temps figé se remettait en route. Les peurs ne disparaissent pas, elles seront toujours tapies au fond de nous, mais elles deviennent secondaires et moins importantes que la curiosité et le bonheur de la découverte. En tant que grande voyageuse, française de l’étranger arrivée il y a peu dans un nouveau pays, ce sont des émotions qui me parlent énormément.

Le traitement du deuil dans A place further than the universe se fait lui aussi de manière très juste et délicate. Je ne l’ai bien compris qu’aux derniers épisodes, cependant les indices du processus sont disséminés à travers toute l’intrigue et sautent aux yeux au second visionnage. Et, là aussi, l’animé a réussi à me tirer des larmes tant Shirase est touchante, impossible de rester de marbre.


Dans les yeux d’un ami


L’autre thématique centrale dans A place further than the universe est celui de l’amitié. Les quatre aventurières se connaissent à peine au début de l’aventure et leurs relations se tissent peu à peu au fil des épreuves et découvertes.

Alors elles s’interrogent : qu’est-ce qui fait d’une personne une amie ? Comment définir l’amitié ? Qu’est-ce que cela apporte ? Comment l’entretenir ?

Aucune réponse toute faite au cours de l’intrigue, mais des démonstrations avec les dynamiques qui existent entre les différents personnages. Une belle leçon narrative de « show don’t tell ». La relation de Kimari avec son amie d’enfance est mise en parallèle avec celles aux autres filles et montre au passage que l’amitié ce n’est pas toujours tout rose.

Finalement, à travers les précieux souvenirs que les quatre filles se forgent ensemble, une part de réponse apparaît à son tour, à la fois sur elles-mêmes et leur rapport au monde. J’ai eu un plaisir infini à suivre Kimari, Shirase, Hinata et Yuzuki, à les voir se trouver, garder leur détermination, devenir autonome, en un mot : grandir. Leur histoire m’a apporté une infinité d’émotions, élevant - pour moi - A place further than the universe parmi les meilleurs animés de 2018, voire que j’ai eu le plaisir de découvrir.

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