Animé : Yuri!!! On Ice



Mon avis : ÉNORME coup de 💕

Genre : sport
Public : tout public
Statut : 1 saison terminée, un film a été annoncé
Nombre d'épisodes : 12


Synopsis

Après être arrivé en dernière place lors de sa première participation au Grand Prix, le jeune patineur artistique japonais Yuri Katsuki enchaîne les défaites et commence à douter de sa carrière. Des mois plus tard, Yuri revient dans sa ville natale de Hasetsu à Kyūshū, qu'il avait quittée cinq ans auparavant, et y reproduit à la perfection une chorégraphie de son idole, le célèbre patineur russe Victor Nikiforov. Lorsqu'une vidéo de sa performance filmée à son insu devient virale et attire l'attention de Victor, ce dernier décide de devenir l'entraîneur de Yuri, ce qui attire la colère du jeune prodige russe Yuri Plisetsky.


Avertissement : cet article contient une bonne dose de fangirling, de bons sentiments et une subjectivité certaine !

Difficile de mettre en forme tout ce que j'aimerais dire sur Yuri On Ice tant cet animé m'a touchée. Il m'a en effet entraînée dans un véritable roller-coaster émotionnel, passant parfois du rire aux larmes en l'espace de quelques minutes : drôle, tendre, sensuel, émouvant, fascinant, voilà quelques uns des qualificatifs qui me viennent à l'esprit. De même qu'il existe des feel-good books qui donnent le moral, je qualifierais Yuri On Ice de feel-good animé tant certains épisodes m'ont plaqué un sourire niais pendant plusieurs jours ! 

Yuri On Ice suit l'évolution de Yuri Katsuki et Victor Nikiforov sur une saison de patinage. Leur histoire est contée à travers une narration dynamique - voire déjantée ! - et moderne, bien ancrée dans notre monde actuel notamment à travers l'utilisation des réseaux sociaux par les personnages. Les points de vue sont intelligemment gérés pour maintenir le mystère ou l'éclairer selon les moments et l'histoire m'a ainsi très souvent surprise. Il suffit parfois de scènes de quelques secondes bien placées pour tout remettre en perspective, ce qui permet à chaque revisionnage d'aborder intrigue et personnages sous un nouvel angle . En matière de storytelling le scénario de cette série est tout simplement parfait !

Je vais donc essayer de vous transmettre un peu de mon amour pour Yuri On Ice en suivant les deux axes principaux de la série, le patinage et la romance, les deux étant cependant intimement mêlés (le tout en essayant d'éviter les spoilers).

Le patinage artistique

Si je ne suis pas une fana de sport (c'est peu de le dire), le patinage est l'un des rares que j'ai pu regarder de temps en temps sans déplaisir, pour une raison toute simple : sa dimension artistique. La différence entre un axel, un lutz et un flip me dépasse et m'intéresse à vrai dire assez peu, d'ailleurs les sauts sont bien trop rapides pour que j'y détecte les subtilités. Cependant si cet aspect technique est bien présent dans Yuri On Ice, assez maîtrisé et développé pour satisfaire même les patineurs professionnels (si vous voulez lire l'avis de Johnny Weir par exemple, il a donné une interview en anglais sur la série), il contient juste ce qu'il faut d'explications pour suivre pour les néophytes sans en devenir envahissant ou indigeste.

Mais ce qui m'a plu est évidemment l'expression artistique. Chaque programme raconte une histoire liée à la personnalité, aux aspirations ou au passé du patineur, avec une musique parfaitement adaptée à chaque fois car composée exprès (à deux exceptions près qui sont des grands classiques, dont un qui est réarrangé). Par ailleurs, bien que l'on voit plusieurs fois la même routine sur la même musique - essentiellement celles de Yuri Katsuki, mais pas seulement - je n'ai jamais eu la sensation de regarder deux fois la même performance : le rendu émotionnel est différent à chaque fois en fonction de l'état d'esprit du patineur et du développement de l'intrigue.

(Mention spéciale d'ailleurs aux musiques qui sont superbes ! L'album tourne en boucle chez moi depuis sa sortie, le seul capable de me faire passer du classique au métal, en passant par le pop-rock, l'électro, le mambo ou le style Bollywood).

L'on découvre donc sur et hors de la glace une galerie de personnages dont la diversité de caractères n'a d'égale que celle de leurs origines. En effet, Yuri On Ice a cette particularité dans le monde des animés sportifs de suivre des athlètes internationaux aux ethnies variées. Ainsi, même si ce ne sont que quelques mots par-ci par-là, en plus du Japonais nous entendons de l'anglais, du russe, du thaï et même un peu de français (ça surprend d'ailleurs !). Tout ce petit monde interagit avec beaucoup de rivalité mais un très bel esprit sportif et un respect mutuel qui fait vraiment plaisir à voir, ainsi que de très chouettes amitiés comme celle de Yuri avec l'adorable Thaïlandais Phichit.

Chaque personnage est bien travaillé, même ceux que l'on croise le temps de deux épisodes laissent une impression qui va au-delà de la figuration : cet aspect est l'un des points forts de la série qui lui permet de créer un univers convaincant. D'ailleurs les propos de la créatrice sur les personnages sont particulièrement intéressants et je vous invite à lire la traduction en anglais d'une de ses interviews (spoilers jusqu'à l'épisode 10). 

Je pourrais écrire un paragraphe par personnage tant il y aurait à dire sur chacun (et pas que les athlètes, mais aussi les proches de Yuri), mais je vais éviter de m'étaler encore plus ! Yuri Plisetsky - surnommé Yurio -, coéquipier russe de 15 ans de Victor, mérite cependant que je m'y attarde, car il est en quelque sorte le troisième personnage principal. Ado en pleine phase de rébellion, assoiffé de victoire, un peu trop sûr de lui et au mauvais caractère, Victor et Yuri jouent un rôle important pour lui et réciproquement. Ils s'enrichissent les uns des autres et Yurio connaît une évolution intéressante entre le premier et le dernier épisode. Sa relation à Yuri n'y est d'ailleurs clarifiée qu'à l'occasion de celui-ci, avec une de ces scènes éclairante de quelques secondes dont la série a le secret. Si une saison 2 est annoncée (j'hésite à brûler un cierge malgré mon athéisme !), je suis très curieuse de la suite de son développement, notamment sa relation avec le Kazakh Otabek Altin qu'on ne voit apparaître que dans les derniers épisodes.

En dehors des séquences de compétition, le monde du patinage de haut niveau est dépeint avec justesse (dixit les pro) et tendresse. Loin des paillettes des costumes et des projecteurs, ce sont des heures d'entraînement acharné, qui demandent aux athlètes de nombreux sacrifices personnels et familiaux, et prélèvent leur tribut physique et psychologique. Les changements de coach obligent des adolescents, voire des enfants, à s'entraîner loin de leur famille pour devenir les meilleurs. Et si Victor est qualifié de génie, légende vivante ou dieu (notamment par Yuri), sa vie n'a laissé jusqu'ici la place qu'au patinage et il n'est pas parvenu au sommet en se reposant sur ses acquis.

Ce travail acharné, cette passion, cette détermination se retrouvent chez tous les athlètes de la série, qui ne sont donc pas les meilleurs au niveau mondial par hasard.

La romance


Yuri On Ice est bel et bien un animé sportif grand public. Il se trouve cependant que les deux principaux protagonistes, Yuri et Victor, y vivent une romance, et que ce sont tous les deux des hommes. Pour autant les qualificatifs de boy's love, voire yaoi me semblent complètement inappropriés : il s'agit ici simplement d'une superbe histoire d'amour, loin de tout clichés, pleine d'humour et de tendresse, et dont le naturel est rafraîchissant.

Je vais commencer par vous présenter un peu plus en détail Yuri et Victor avant de développer mes réflexions sur leur histoire (tout en me retenant de ne pas trop en dévoiler pour ceux qui ne l'ont pas encore vu !).

Yuri Katsuki

Yuri est un personnage complexe qui m'a charmée progressivement. Il faut dire qu'il ne se présente pas à son avantage dans la phase d'exposition où il est aussi le narrateur : à en croire son discours c'est un raté solitaire et boulimique. Son anxiété chronique, son absence d'estime de lui et ses émotions à fleur de peau m'ont cependant permis non seulement de m'attacher à lui, mais de m'y identifier. Comme le formule si bien cet article en Anglais sur la place des troubles mentaux dans la série (attention spoilers jusqu'à l'épisode 10), Yuri On Ice n'a pas besoin d'antagoniste, le pire ennemi de Yuri n'est autre que lui-même. Et en effet il a une capacité certaine à s'auto-saboter malgré ses qualités.

Car s'il ne paye pas de mine au premier abord, lorsqu'il patine il se transforme et devient touchant, ses émotions exacerbées devenant alors un avantage indéniable. Sa sensibilité n'est d'ailleurs jamais traitée à la légère par son entourage, et j'ai apprécié la mise en scène d'un homme qui exprime ses insécurités alors que notre société pousse les garçons à les refouler. Yuri a par ailleurs une capacité à accepter les autres tels qu'ils sont, notamment Victor qui porte les attentes de tant de personnes qu'il est surpris et ému de cette attitude simple et pure. Capable de surprendre lorsqu'il met enfin de côté ses angoisses, ces moments sont d'autant plus précieux qu'ils sont tout d'abord rares.

Victor Nikiforov


Soyons honnête : le clin d'œil de Victor est ce qui m'a initialement décidée à regarder Yuri On Ice. Victor est celui qui m'a donné envie de continuer d'ailleurs, car au contraire de Yuri qui m'a conquise peu à peu, je suis immédiatement tombée sous son charme. D'ailleurs le monde entier est sous son charme à en croire la phase d'exposition du personnage qui se fait via les médias et les yeux de Yuri qui l'idolâtre depuis l'enfance. Il faut dire qu'il a tout pour plaire entre ses succès sportifs, son physique parfait et ses yeux bleus à tomber, sans oublier son sourire adorable et permanent (j'avais prévenu pour le fangirling !).

Oui mais voilà, quelqu'un qui sourit tout le temps, c'est trop éblouissant pour être sincère et cela rend Victor difficile à cerner. Le mystère ajoute encore à sa séduction, et l'on suppose que son attitude initiale envers Yuri relève essentiellement de l'excentricité du personnage.



Lorsque Victor débarque sans prévenir pour devenir son coach, Yuri ne comprend pas bien ce qui lui est passé par la tête, pas plus que le reste du monde ou le spectateur. La narration étant initialement centrée sur Yuri, nous ne pouvons qu'émettre des hypothèses avec lui : est-ce juste un coup de tête ? Un prétexte pour faire un break ? Toujours est-il que les intentions de Victor sont troubles, ce qui contribue à l'insécurité de Yuri qui le place sur un piédestal depuis toujours et s'attend à ce qu'il le quitte aussi soudainement qu'il s'est invité dans sa vie. L'attitude de playboy de Victor n'arrange rien à la confusion, surtout pour un Yuri très naïf sur les jeux de séduction, Japonais de surcroît - et donc réservé côté contacts tactiles. Impossible au départ de déterminer les véritables intentions de Victor sur ce point là aussi, est-ce juste son caractère, une différence culturelle, s'amuse-t-il des réactions exagérément timides de Yuri ou est-il sincère ?

Cependant peu à peu - il se passe parfois des semaines ou mois entre deux épisodes - leur relation s'équilibre, ils apprennent à se connaître et une véritable complicité naît entre eux, d'abord teintée d'ambiguïté. Grace à celle-ci, on découvre progressivement un Victor qui tombe le masque pour devenir plus sincère, un Yuri qui s'ouvre aux autres et prend confiance en lui et le patinage de Yuri se colore de leurs sentiments. La narration passe parfois sur une focalisation sur Victor jusqu'à un épisode complet de son point de vue, qui nous fait alors complètement réviser nos visions des protagonistes.

Là où le scénario fait très fort c'est qu'il offre une histoire d'amour à la fois assez explicite pour être claire et satisfaisante, mais sans en faire des tonnes en discours : beaucoup de leurs sentiments passent par les attitudes, les regards et les nuances dans la voix. Pour une production japonaise - pays encore conservateur sur les thématiques LGBT - grand public, Yuri On Ice assume une romance entre deux hommes de manière naturelle, saine et tendre, bien loin de tout cliché. On apprécie de suivre une relation adulte, équilibrée, faite de confiance réciproque, de quiproquos, d'insécurités, de disputes, de réconciliations, de preuves d'amour : une relation réaliste tout simplement, qui est à la fois indispensable au développement des personnages, mais sans en devenir étouffante pour l'ensemble de l'intrigue et nous offre des scènes qui m'ont émue aux larmes.

Cette relation est acceptée par tous avec un naturel et une bienveillance que l'on aimerait connaître dans le monde réel. C'est finalement ce que je retiens le plus de Yuri On Ice : un univers de tolérance pour toutes les formes d'amour et toutes les cultures.

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Commentaires: 5
  • #1

    Marguerite (mercredi, 31 mai 2017 00:29)

    Salut, j'ai un a priori négatif sur les animes sportifs et je n'en voit pas, pourtant tu as réussi à me convaincre bravo ! J'aime bcp lorsqu'un anime se focalise avant tout sur les personnages, et si en plus c'est sensible avec une relation homosexuelle qui sort des clichés ça m'interesse !

  • #2

    Anne-Cerise (mercredi, 31 mai 2017 04:16)

    Mission accomplie alors ! � Je n'aime pas le sport moi-même, mais quelques animés arrivent tout de même à me convaincre et Yuri on Ice est mon préféré entre tous, c'est dire ❤️

  • #3

    Bettie Rose (jeudi, 13 septembre 2018 17:10)

    OMG ! Comment ça doit être trop bien. J'adoooore le patinage artistique en plus (même si je n'en ai pas regardé depuis une éternité). Merci de cette belle découverte.

  • #4

    Anne-Cerise (jeudi, 13 septembre 2018 19:04)

    Contente de t’avoir donné envie ! ���

  • #5

    ashik laskar (lundi, 24 juin 2019 08:37)

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