Résumé éditeur
Rivalités entre les différentes factions de l'université, dangers de la vie quotidienne de l'époque, machinations politiques et luttes fraticides, il va partager les années de formation d'un
des personnages les plus fascinants de l'Histoire, qui a récemment inspiré pas moins de deux séries télévisées.
Attention : chef-d'oeuvre ! Oui, rien que ça, ce manga est une pépite, et comme souvent, c'est l'excellent éditeur Ki-oon (Pandora Hearts, A Silent Voice, Père&Fils, Erased, Your lie in April, Barakamon pour ne citer que mes coups de coeur) qui nous l'offre et
devient officiellement mon éditeur français favori !
Cesare, le personnage qui donne son nom à la série, est donc Cesare Borgia. L'histoire commence en 1491, en plein âge d'or de la Renaissance italienne, alors qu'il a 16 ans et est étudiant à
l'université de Pise. Il y rencontre un jeune Florentin naïf, Angelo, personnage fictif, qui est là comme narrateur. Son ignorance de la société et de la politique permet au lecteur d'en
apprendre plus en même temps que lui. Mais il faut bien dire que par moment il est si maladroit qu'il frise l'idiotie et enchaîne les catastrophes diplomatiques ! Heureusement il va évoluer aux
côtés de Cesare et je l'ai trouvé de plus en plus attachant au fil des tomes. D'intrigues politiques, en scènes d'action, en passant par des flash-backs historiques, on ne s'ennuie pas une minute
en suivant ces deux personnages !
L'université de Pise est ici en quelque sorte une représentation miniature de la situation géopolitique de l'Europe en cette fin de Moyen-Âge. En effet, les étudiants sont rassemblés par factions
géographiques, qui cohabitent plus ou moins bien selon les cas (et les Français ne sont pas vraiment sous leur meilleur jour). Mais au fil de la lecture, nous voyageons avec Cesare et d'autres
personnages, de Florence à Rome, en passant par Grenade ou Milan. La mangaka nous immerge complètement dans la société de l'époque et nous découvrons avec délice aussi bien le fonctionnement de
l'éducation, que les arts, la politique, la religion, le commerce ou les fêtes.
Et là où ce titre confine au génie, c'est que l'Histoire côtoie avec bonheur l'histoire. En effet, Fuyumi Soryo s'est entourée d'un historien spécialiste de la Renaissance italienne pour se
rapprocher le plus possible des faits. Par ailleurs, les familles Borgia et Medici ne sont pas les seuls personnages historiques importants que nous croisons : Christophe Colomb, Léonard de
Vinci, Nicolas Macchiavel ou encore Michel-Ange (en jeune apprenti) sont présents eux aussi. Une partie documentaire en fin de volume vient completer les apports historiques du manga.
Mais il faut avouer que si ce titre est si passionnant, c'est pour beaucoup grâce au personnage de Cesare. Aussi séduisant que rusé, intriguant (à tous les sens du terme), sauvage, cultivé,
tolérant, impitoyable, humaniste, ambitieux : il est difficile à cerner et ne laisse pas indifférent. On a du mal à l'aimer sans réserves et en même temps difficile de le détester. Il fascine par
son intelligence très pointue, il écœure par sa façon d'utiliser les gens, mais est également capable de beaucoup d'humanité, bref c'est un personnage complexe comme je les aime. Sa relation avec
son aide Miguel, un orphelin juif, puis avec Angelo ajoute encore des couleurs à sa palette.
Enfin, le dernier point qui rend ce manga si spécial et immersif : le graphisme. Et là on en prend plein la vue ! Les décors sont tout simplement somptueux avec un sens du détail incroyable, les
scènes de rues vivantes, les personnages tous parfaitement identifiables (ce qui n'est pas toujours le cas dans les mangas). J'ai d'autant plus apprécié que j'ai visité la Toscane il y a moins de
2 ans et j'ai eu le bonheur de reconnaître certains lieux de Pise et Florence.
Ainsi avec ce titre Fuyumi Soryo fait tout simplement revivre l'Europe de 1491, pour notre plus grand plaisir ! Elle a en tout cas réussi à me donner envie d'en savoir plus sur beaucoup de sujets
(les Borgias, les Médicis, les oppositions entre la Papauté et le Saint Empire Roman, la Reconquista espagnole, et tant d'autres !) bien plus sûrement que tous les cours d'Histoire que j'ai pu
suivre lors de ma scolarité. Parce que l'Histoire ce n'est pas une série de dates à apprendre par cœur, mais des personnes qui ont vécu comme vous et moi, avec des ambitions personnelles qui ont
modelées le monde.
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Isa LISE (mardi, 10 mai 2016 13:54)
Merci pour le partage, je note la page en marque-page pour les miss. ;)
Fildediane (mercredi, 18 mai 2016 20:11)
Très bel article :) Je l'ai ressenti exactement comme tu le décris :)
Ravie d'avoir découvert ton blog également :)